‘Things being whatever it is they happen to be, all we can know about them is derived directly from how they appear.’

Mel Bochner, ‘Serial Art, Systems, Solipsism’, in Arts Magazine, summer 1967 (republished in Minimal Art: a Critical Anthology, G. Battcock, New York/E. P. Dutton & Co, 1968)

2009


NUIT BLANCHE PARIS 2009 – No Ad billboard - Station Arts et Métiers

En partenariat avec la RATP, l’artiste François Paire intervient à la station Arts et Métiers. Métamorphosée en 1994 par le dessinateur de BD François Schuiten et l’architecte Benoît Peeters, la station comporte des parois rivetées de cuivre et une machinerie faite de rouages au niveau de la voûte. Évocation du Musée des arts et métiers, de l’épopée des avancées industrielles du XIXe siècle comme de l’imaginaire qui y est lié.

La station se présente dénuée de tout panneau publicitaire, les hublots situés sur les murs ouvrant sur des scénographies miniatures en écho aux collections du musée.

Dans cet environnement, François Paire intervient pour Nuit Blanche en transformant ces hublots en caissons lumineux ouvrant sur un extérieur impossible. Le dispositif dans son ensemble recréant un vaste paysage où s’accumulent des images de panneaux publicitaires vidés de leur contenu, obligeant le spectateur à poser un regard nouveau et actif sur ces vues instables et lacunaires.

Dispositif conçu avec l’aimable soutien de Jean-François Roversi.




Image Frédéric Mourot

2008

No Ad Billboard (a tribute to Dan Flavin), caisson lumineux biface, néon jaune




No Ad Billboard , impression jet d'encre sur panneau électroluminescent

2007

François Paire met en scène des machines ambivalentes. Il déplace des images inadaptées, faibles et pourtant lestées - l’étiquette de fruit, sorte d’anti-logo, dont on

ne connaît pas le sens (produit, producteur ou diffuseur ?), les insère dans des dispositifs publicitaires, rendus inopérants quant à leurs objectifs d’origine.

Par des procédures de démesure, telles la multiplication, la répétition, l’accumulation, la superposition, l’agrandissement, c’est une autre efficacité qui est visée. Une surenchère quasi décorative qui fait

littéralement défaillir l’image.

François Paire produces ambivalent machines. Transferring unadapted, poor and nevertheless weighty images - the fruit label, a sort of anti-logo, whose meaning remains a mystery to us (product, producer or distributor?) - and putting them into advertising devices that are rendered ineffective as to their original objectives is a critical reading of the use of the image in contemporary societies. Using procedures of excess, such as multiplication, repetition, accumulation, superposition, enlargement, he aims for a different form of effectiveness: an almost decorative overstatement that literally diminishes the image.

Frank Lamy

Exposition 'Sliding Idol' - Musée d'Art Contemporain - Mac/Val - Vitry-sur-Seine, Octobre 2006 – Janvier 2007

Sticky label III, 2007, peinture murale, cadres Insert, caisson lumineux, chevalets Insert, plante verte, impression jet d'encre sur papier



Sliding Idol, 2006, porte piétonne automatique biface, radar, impression jet d’encre sur vinyle adhésif





Tu proposes un ensemble d’œuvres pour l’exposition. Comment s’articule ton choix ?

Si l’on part du principe que notre réalité quotidienne est déjà saturée d’images, on ne voit pas très bien comment celui qui décide de s’intéresser aux questions qu’elles soulèvent pourrait en fabriquer de nouvelles, toujours selon les mêmes modes et les mêmes codes que se partagent bien des genres, sans risquer la surcharge, voire la redite stérile.

Il me faut donc moins fabriquer des images qu’en déplacer, qu’en décoller là pour en recoller ailleurs, en recycler, en réactualiser. Les installations sont soumises aux mêmes règles. Elles sont souvent re-produites, transformées.

Pour l’exposition « Sliding Idol », je réactive un principe d’installation travaillé à la Villa du Parc à Annemasse, puis à l’École supérieure des beaux-arts de Tours (« Sticky Labels », 2005). Un unique motif est traité avec de multiples dispositifs de monstration qui se perturbent les uns les autres. Une sorte de frontalité bouchée. Une installation plate, pelliculée, mélangeant peinture murale, caissons lumineux et panneaux publicitaires.

J’ai le projet de faire intervenir un nouveau support de motif, une porte piétonne automatique. Quelque chose de générique pour toutes ces images qui nous échappent. J’imagine une porte composée de vantaux mobiles qui s’ouvrent à l’approche du spectateur. Une feinte de l’image qui n’est jamais qu’une métaphore de plus.







You have proposed a series of works for the exhibition. What did you base your choice on?


If one works on the principle that our everyday reality is already saturated with images, one can’t quite see how a person who decides to take an interest in the questions this raises could produce fresh images, always according to the same modes and codes shared by many genres, with no risk of overloading, or sterile repetition even.
Therefore, instead of creating images I shift them, unstick them here and stick them elsewhere, recycle them, give them a new lease of life. The installations are subject to the same rules. They are often re-produced, transformed.
For the ‘Sliding Idol’ exhibition, I reactivated an installation principle I used at the Villa du Parc in Annemasse, then at the École Supérieure des beaux-arts in Tours (‘Sticky Labels’, 2005). A single motif is treated with multiple exposition devices, each disrupting the other. There is a sort of closed frontality. It’s a flat, plastic-coated installation, combining wall painting, light boxes and advertising billboards.
I intend to introduce a fresh support for the motif, an automatic pedestrian door. It will be something generic for all those images that escape us. I imagine a door composed of mobile panels that open as the viewer approaches. A dummy of the image that is only ever just one more metaphor.

2005

François Paire est héritier de toute une génération d’artistes qui depuis les années soixante a questionné l’image et ses usages, en insufflant une dimension critique. Aujourd’hui, ce positionnement est d’autant plus majeur que l’image fait partie de notre environnement. Rendue banalisée par un phénomène d’accoutumance et de suraccumulation, sa fonction communicante a tendance à perdre de son sens.
Ainsi François Paire, précisément, s’est attaché à extraire de notre quotidien des images muettes et à peine perceptibles : les étiquettes collées sur nos fruits et légumes, sortes de sticker, qui se présentent comme des images insolites, décalées, ne communiquant pas forcément sur le produit.
Fausses marques de fabrique, elles sont devenues par des pratiques diverses de détournements : vocabulaires, signes ou logos énigmatiques, pictogrammes.
Estelle Pagès

Exposition 'Sticky Labels' - Ecole supérieure des beaux-arts - Tours - avril-mai 2005


Sticky Labels, 2005, 36 cadres Insert, impression jet d’encre sur papier


Sticky Labels, 2005, peinture murale, panneau d’affichage lumineux biface, impression jet d’encre sur papier, impression jet d’encre sur vinyle adhésif

Sticky Labels, 2005, panneaux d’affichage lumineux bifaces JCDecaux,impression jet d’encre sur papier

2004

François Paire s’intéresse à ces images qui nous entourent et que l’on ne regarde pas, les petites étiquettes que l’on trouve sur les agrumes par exemple. Il note leur mode de reproduction, puis joue de la répétition, les déclinant en photographies ou en peintures, les présentant sur des supports toujours différents. François Paire rejoue la répétition systématique des chaînes de production d’images, mettant en avant les modifications progressives, tendancielles que subit le motif. L’artiste travaille sur ce qui est en coin du regard, le met au centre. Pour son exposition à la galerie EOF, il met en scène ces espèces de fantômes de la société mass médiatique. Là un drôle de chien en peinture murale, ici des femmes en sombrero imprimées sur des toiles. François Paire produit-il un art décoratif? Peut-être, car les motifs ne sont jamais particulièrement originaux. Il s’agit en somme d’images sans qualité. François Paire s’amuse de la publicité, de la marque et du logo. Il inquiète à chaque fois le regard lui signalant une prolifération qui lui échappe. Ici donc la prolifération est surlignée dans le travail artistique, elle est reprise, détournée dans le geste, dans l’acte d’exposition.
Léa Gauthier

Exposition 'Idol' - éof - Paris - janvier-février 2004



Table Tops 2, 2004, impression jet d’encre sur papier, balancelles publicitaires bifaces