‘Things being whatever it is they happen to be, all we can know about them is derived directly from how they appear.’

Mel Bochner, ‘Serial Art, Systems, Solipsism’, in Arts Magazine, summer 1967 (republished in Minimal Art: a Critical Anthology, G. Battcock, New York/E. P. Dutton & Co, 1968)

2005

François Paire est héritier de toute une génération d’artistes qui depuis les années soixante a questionné l’image et ses usages, en insufflant une dimension critique. Aujourd’hui, ce positionnement est d’autant plus majeur que l’image fait partie de notre environnement. Rendue banalisée par un phénomène d’accoutumance et de suraccumulation, sa fonction communicante a tendance à perdre de son sens.
Ainsi François Paire, précisément, s’est attaché à extraire de notre quotidien des images muettes et à peine perceptibles : les étiquettes collées sur nos fruits et légumes, sortes de sticker, qui se présentent comme des images insolites, décalées, ne communiquant pas forcément sur le produit.
Fausses marques de fabrique, elles sont devenues par des pratiques diverses de détournements : vocabulaires, signes ou logos énigmatiques, pictogrammes.
Estelle Pagès